fchazal, quondam incipio auctor ab MMVII

Mois : novembre 2023

Dictature du X (1/2)

Point de cela entre nous, rentrez donc chibres et vis poilus car le moment n’est pas au déballage des sens mais à celui des émotions. Car seize années durant, j’ai parcouru les monts, les vallées escarpées d’un monde d’oiseaux bleutés.

Il n’était guère joli mais il s’était fait seul, sans aide de nulle part il était comme on est : un corpus mouvant aux reflets inconstants aux frontières floutées.

Il était au début un monde où découvrir où trouver des amis (des monuments depuis, n’est-ce pas l’ami @matoo), où chacun s’exprimait, écrivait ses idées, ses souffrances et ses tags.

Et chaque vendredi était l’heure du rituel faisant fleurir les #FollowFriday comme une trainée de poudre. Curation des amis, des blogueurs, de ces autres que les amis aimaient, découvertes d’autres mondes, d’autres verbes, d’autres êtres.

Puis vint l’envie de se voir, autour d’une après-midi Ladurée avec les quelques-uns parisiens dont je me sentais proche. Ou de se retrouver le temps d’une soirée, d’un des mythiques TwitApéros de l’ami @newem dont les JeudisBeuverie ne sont qu’un pâle reflet et qui inexorablement se finissaient au McDo de l’Hotel de Ville !

Alors j’abandonnais ces rivages, gardant bien contre moi ces amitiés offertes, oubliant quelques années ces berges si accueillantes qui m’offrirent de vivre mes plus belles années de pédéparisianité !

Quelques années passèrent et de ce monde bleuté aux quelques ramages bien lestes devint d’un arbre gigantesque où la diversité n’avait d’égale que le clivage, où politique, journalisme et sexe fleurissaient plus désormais que la trainée d’amour (parfois vachard) que j’avais découvert à ses jeunes années ! Seule constante subsistante : l’amour du drama, de cet art de la posture exagérée où les gris cèdent le pas soit au noir soit au blanc !

Alors revinrent à moi ces moments d’allégresse à découvrir les gens, à se laisser aller à l’amitié facile, à ces folles découvertes d’à l’autre bout de France, à se laisser griser par quelques mots échangés et franchir le pas du rail !

Et c’est là que l’oiseau tomba de son nid…

… la suite demain !

Sans Amis

Les temps ont passé, ont pris avec eux de ces meilleurs amis que l’espace a conquis et la vie eloignés.

Oh je ne suis guère bon dans ces amitiés de quelques fois qu’on ne voit qu’au détour d’un voyage pour dire coucou, pour dire j’existe. Je ne suis pas brillant pour ces moments volés au passage d’un sentier mais qu’il faut programmer et ne pas oublier, ne pas remiser à plus tard.

Mon métier m’a tout pris mais ce n’est guère sa faute, c.’est plutôt mon esprit qui ne sait trop jongler entre ceux-là qu’il aimait et ceux qu’il aime toujours mais ne sait comment faire pour leur dire ces pensées, ces messages fugitifs qui s’échappent au vent.

Oh mes amis si vous saviez toutes ces fois où je pense à vous, où la fugacité du moment me glisse entre les doigts et où votre présence me manque, m’ecrase de cette absence là où je vous sens si près de moi aussitôt disparus.

Les temps avaient passés, les amis sont partis. Finis les impromptus d’une fin de journée. Finis les soirs de rien, de joies simples et de silences complices.

La pandémie nous a tous éloignés, elle et l’âge et les responsabilités…

Que me reste-t-il de mon Paris que j’aimais ? Quelques amis éparpillés, quelques plans culs pour affoler les soirées et mes angoisses, et mes noirceurs que vos sourires ont désertés…

Semaine passée c’était la pride, moment de transe et de joies simples que cette année a ravivé mais vous n’étiez pas là vous que j’aime tant et qui partîtes.

Quarante ans et déjà tant de peines, mes aïeux qui me manquent, trop d’amis disparus et d’autres éloignés et moi qui n’ai plus rien, et qui dans mon cocon ronronne tout doucement en attendant l’oubli.

Ce chat c’est ma bouée, je ne peux le laisser alors que le rivage appelle au loin les pas. Quitter Paris, ô quel doux rêve que cela… quel danger surtout, le dernier avant la chute.

Depuis quatre mille ans, il tombait dans l’abîme,
Il n’avait pas encore pu saisir une cime — Victor HUGO

post scriptum : toute noirceur sera exagérée… un peu d’ombre sur les paupières, une larme et puis l’oubli 🙂

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