Point de cela entre nous, rentrez donc chibres et vis poilus car le moment n’est pas au déballage des sens mais à celui des émotions. Car seize années durant, j’ai parcouru les monts, les vallées escarpées d’un monde d’oiseaux bleutés.

Il n’était guère joli mais il s’était fait seul, sans aide de nulle part il était comme on est : un corpus mouvant aux reflets inconstants aux frontières floutées.

Il était au début un monde où découvrir où trouver des amis (des monuments depuis, n’est-ce pas l’ami @matoo), où chacun s’exprimait, écrivait ses idées, ses souffrances et ses tags.

Et chaque vendredi était l’heure du rituel faisant fleurir les #FollowFriday comme une trainée de poudre. Curation des amis, des blogueurs, de ces autres que les amis aimaient, découvertes d’autres mondes, d’autres verbes, d’autres êtres.

Puis vint l’envie de se voir, autour d’une après-midi Ladurée avec les quelques-uns parisiens dont je me sentais proche. Ou de se retrouver le temps d’une soirée, d’un des mythiques TwitApéros de l’ami @newem dont les JeudisBeuverie ne sont qu’un pâle reflet et qui inexorablement se finissaient au McDo de l’Hotel de Ville !

Alors j’abandonnais ces rivages, gardant bien contre moi ces amitiés offertes, oubliant quelques années ces berges si accueillantes qui m’offrirent de vivre mes plus belles années de pédéparisianité !

Quelques années passèrent et de ce monde bleuté aux quelques ramages bien lestes devint d’un arbre gigantesque où la diversité n’avait d’égale que le clivage, où politique, journalisme et sexe fleurissaient plus désormais que la trainée d’amour (parfois vachard) que j’avais découvert à ses jeunes années ! Seule constante subsistante : l’amour du drama, de cet art de la posture exagérée où les gris cèdent le pas soit au noir soit au blanc !

Alors revinrent à moi ces moments d’allégresse à découvrir les gens, à se laisser aller à l’amitié facile, à ces folles découvertes d’à l’autre bout de France, à se laisser griser par quelques mots échangés et franchir le pas du rail !

Et c’est là que l’oiseau tomba de son nid…

… la suite demain !