L’église est là, impassible et massive. Elle attend sereinement l’arrivée des badauds qui se massent sur ses marches au soleil printanier. C’est de ces monuments qui marquent un quartier. De ces places d’autrefois où s’attroupent les locaux.
On s’assoie dans son ombre. On y parle, s’y retrouve, y échange un repas, un café, une cannette. On s’y pose en lumière, un gros livre à la main et laisse peu à peu dériver ses pensées dans l’air frais et l’oeil chaud d’un soleil bienveillant.
Alors commence la magie de ce quartier vivant qui cultive son histoire. Alors s’élèvent des chants qui sortent de sa torpeur le passant assis là, arrêté dans le temps d’une après-midi calme sur le chaud réconfort d’une pierre séculaire.
Les voix s’ajoutent au choeur, l’accordéon en fond et résonnent les airs d’un Paris d’autrefois. Le temps de quelques balades oubliées ressurgit du passé un quartier populaire, communard et fier.
S’enchainent les tubes de la belle époque, quelques chansons oubliées, certaines que l’oreille remet à peine. C’est alors qu’on reconnait le Temps des Cerises et se prend à fredonner cet air lent et triste avant que ne résonne sur les murs de l’église l’Internationale aux paroles plus martiales empruntes d’humanisme. La politique divise mais le chant nous rapproche par son universalisme…
Ce quartier, c’est le mien, c’est là où j’ai posé mes valises et me laisse emporter chaque jour dans les valses du temps.
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