La danse commence doucement, on avance à pas lents. Reprendre ses marques est grisant, comme si elles n’avait jamais disparues, vestiges si récents d’un passé remisé le temps d’un petit somme. Les retrouver rassure, cajole une âme en peine, des sourires, des attentions, des mines concernées pour un bien être qui chancèle déjà…
Fébrile, on pose le pied et reprend sans mégarde les passages oubliés. La mélodie se presse, accélère sans mot dire, l’ivresse d’un renouveau confortant, rassurant. Les sujets fusent de part et d’autre, l’intellect s’en saisit, les digère, les amplifie et s’insère sans crainte dans un engagement de plus. Sitôt qu’on s’en étonne, il est déjà trop tard, englué à la toile d’une habitude trop ancrée…
Puis viennent les insomnies, le cerveau qui explose écrasé par la charge. Puis viennent les instants de folie où l’être rejette tout, où l’âme s’enfuit dans sa forêt des songes à l’abris de ce monde qui la broie sans raison. De l’air, du vent, du calme, rendez-moi le silence, l’abandon et l’oubli !
Car Je est l’ultime Ennemi…
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